En à peine 10 ans, les start-ups du monde de la wine-tech ont mis au point des innovations qui révolutionnent déjà la gestion des vignobles à Bordeaux et ailleurs en France. La percée du Big Data et des technologies en viticulture est en train de remodeler le travail de la vigne, de créer de nouveaux emplois, d’en détruire d’autres… Nous assistons au début d’un changement profond de la filière viticole et le meilleur conseil à retenir pour rester dans la course, c’est de demeurer curieux vis-à-vis de ces nouvelles pratiques afin d’en tirer le meilleur.
« Imaginez un instant que toutes les tâches dans votre vignoble soient automatisées. Toutes. Que feriez-vous de ce temps ? »
L’idée d’investir dans des outils à la pointe de l’innovation pour votre domaine vous semble peut-être encore improbable. Et ce n’est pas l’approche produit des acteurs du monde de la wine-tech qui vous aide à y voir plus clair (termes techniques, incertitude sur la fiabilité totale des produits, solutions complexes et coûteuses…).
Pourtant, impossible de nier la percée fulgurante de la high-tech au service du vin et de la viticulture en Gironde et ailleurs en France. L’histoire montre d’ailleurs qu’en matière d’évolution, aucun retour en arrière n’est envisageable. Donc pour durer sur le marché, il va falloir vivre avec son temps. Et le gain de temps, c’est bien l’enjeu majeur pour les vignerons.
Imaginez un instant que toutes les tâches de votre vignoble soient automatisées. Que les travaux des vignes ne requièrent qu’un coup d’œil sur le smartphone pour s’assurer que vos robots s’acquittent correctement de leurs tâches. Qu’ils s’engagent seuls sur le terrain au moment opportun, car votre station météo connectée aura détecté le moment optimal pour intervenir. Vous auriez alors du temps pour :
Nous sommes encore loin de cette réalité, mais elle se rapproche petit à petit. Certains nouveaux outils tech sont déjà exploitables dans les vignes (drones, stations météo connectées…). Sans parler d’autonomie totale, ou de vous remplacer complètement, grâce aux données collectées, ces innovations vous permettent déjà de :
Les acteurs de la wine-tech ont emprunté différents chemins afin d’apporter aux viticulteurs bordelais des solutions pratiques pour :
Le service Oenoview s’appuie sur des images du satellite optique Sentinel-2 pour suivre le statut hydrique et la vigueur de la vigne et des plants. Via la plateforme OenoView365, vous avez accès à ces informations en temps réel directement sur votre smartphone.
L’autre stratégie est l’action au sol. Tout comme le robot européen VineScout, une nouvelle génération de machines va prochainement parcourir les vignobles de France et du monde pour collecter et analyser les datas dont vous avez le plus besoin :
Découvrez VineScout :
(Intégration vidéo Vinescout : https://youtu.be/8v-sNSlLzfE?t=5)
Non pas que vous, viticulteurs, ne soyez pas capables de faire ce travail vous-mêmes. Mais les robots collectent des données beaucoup plus précises, de façon plus objective et sans le biais humain. Sans avoir besoin de vous déplacer dans les vignes, ces outils vous aident à :
Notez que les drones multispectraux viticoles sont déjà capables de fournir ces informations indispensables, et ce, en un temps record comparé à un robot au sol. Et ce service est déjà largement accessible dans la région de Bordeaux.
Les stations météo ne sont pas une nouveauté. La vraie révolution se situe dans la connexion avec le Big Data et les nouvelles utilisations possibles. C’est à ce jour l’outil le plus avancé pour vous aider à prendre des décisions quant à vos travaux à mener dans les vignes (traitements, effeuillage, vendanges…).
Mais allons plus loin.
Pour les vignerons qui disposent déjà d’une station météo connectée, comme Meteus chez Isagri, il est par exemple possible d’ajuster la couverture d’assurance en optant pour un contrat d’assurance paramétrique, bien moins contraignant que l’assurance multirisques agricole. Et pourquoi ne pas imaginer que ce système connecté active lui-même les outils automatisés dans la vigne ?
« Le travail du sol, c’est en moyenne 12 heures de travail par an et par hectare en condition optimale (sans panne, sans casse, sans imprévus…). »
Désherbage, tonte, décavaillonage… Le travail du sol est sans conteste un poste de dépense en temps, en carburant et en énergie absolument prodigieux, et pourtant indispensable. Imaginez seulement ne plus avoir besoin d’être en cabine avec le bruit, la chaleur et les douleurs au dos et au cou, ou la peur d’arracher des pieds de vigne.
C’est déjà la réalité que propose plusieurs start-ups. Et évidemment, pas besoin de GNR.
Vitirover propose aux vignerons de Bordeaux et d’ailleurs de louer ses mini-tondeuses autonomes, légères, compactes, économiques et écologiques, pour contrôler l’enherbement sans glyphosate. Comme des moutons, mais sans le risque de voir la végétation disparaître et sans besoin de s’en occuper.
Découvrez Vitirover :
Les chenillards et enjambeurs électriques CEOL de Agreenculture, Bakus de Vitibot ou encore Ted et Jo de chez Naïo Technologies sont déjà en cours de commercialisation pour seconder les vignerons dans leurs travaux. Intercep, gyrotondeuse, désherbage, rognage, décavaillonage… Il suffit de voir le résultat pour comprendre en un instant comment votre quotidien peut changer de façon significative.
Pour voir ces machines en action :
En matière de lutte contre les maladies, le secteur viticole dispose déjà de solutions très intéressantes, avec des axes de développement très nombreux :
Avec son innovation par injection directe, DiiMotion réussit à séparer l’eau et le produit phyto dans la cuve. L’injection des produits se passe en temps réel dans le vignoble :
En matière de réduction d’intrants, il existe aussi les traitements par UV-C sur les vignes. Le robot Icaro x4 de Free Green Nature ou encore le robot UV Boosting proposent un service de stimulation des plantes en contrôlant leur exposition aux UV, ce qui renforce la résistance et la résilience des cépages aux attaques de champignons, mildiou et oïdium notamment. Cela ne remplace pas les produits phytosanitaires, mais peut vous permettre de réduire de 25 à 50 % votre IFT.
Découvrez UV Boosting :
(intégrer vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=en7OXpYJXV4)
Le développement du capteur optique Multiplex vise à mieux contrôler la maturité phénolique des raisins. Cette innovation détecte le taux de phénols ainsi que le niveau d’anthocyanes, de flavonols et de chlorophylle pour déterminer le moment optimal pour vendanger.
H2 : Lutter efficacement contre le gel dans le Bordelais sans polluer
La start-up Wine Protect a créé une lampe chauffante destinée à lutter contre le gel tout en étant éco-compatible. Ce produit surmonté d’un panneau solaire est muni d’une LED et d’une batterie avec sonde de température qui permet un déclenchement automatique en période de gel :
Ce système est encore cher. Mais avec 15 ans de durée de vie, l’investissement sur la partie du vignoble la plus impactée par le gel devient intéressant, financièrement et écologiquement parlant.
Terminons avec les applications mobiles visant à optimiser la gestion et la production de votre vignoble. Alors oui, ce type de produit peut entraîner une méfiance puisqu’il induit une surveillance de l’activité. Mais si l’on s’écarte de cette considération pour observer les bénéfices, alors ces applications deviennent indispensables.
La nouvelle application Aptitrack de la société Aptimiz aide à mesurer automatiquement l’intégralité des données de travail des opérateurs et des machines utilisées. Un capteur détermine automatiquement l’activité réalisée et mesure le temps consacré. Tout se fait seul : démarrage, détection de l’activité, enregistrement du temps passé et des temps de déplacement. Ce système est très intéressant pour identifier les leviers de progression, faire des simulations et prendre des décisions.
Découvrez Aptitrack :
La solution MesParcelles, système de gestion centralisée des vignobles, vous aide aussi à piloter l’ensemble de votre exploitation de manière centralisée pour :
Voici donc un court aperçu de quelques innovations majeures pour la viticulture à Bordeaux et en France. Difficile encore de mesurer les coûts de production à répercuter sur les prix des bouteilles de vin. Toutefois, la réduction des besoins en carburant, en intrants, éventuellement en main d’œuvre et le gain de temps offert sont des éléments à considérer pour la gestion optimale de votre vignoble. Après tout, pourquoi ne pas confier les tâches répétitives et chronophages à des machines ? L’innovation sert avant tout à nous libérer de ces travaux difficiles ou pénibles et c’est cela qu’il faut garder en tête.
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